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Réseaux sociaux, ados accros ?

mercredi 14 juin 2023, par Mme MARTIN

Mme Duarte, psyEN, sensibilise les élèves de 5ème à l’’impact que peuvent engendrer les réseaux sociaux sur l’estime de soi et la confiance en soi.

La construction de l’identité

L’adolescence est marquée par des besoins de reconnaissance et d’identification, c’est une période durant laquelle l’adolescent.e développe ses goûts, construit son identité - laquelle passe désormais par l’identité virtuelle. Il y a la vie réelle et la vie numérique, très imbriquées l’une dans l’autre. L’utilisation des réseaux et à plus forte raison l’utilisation à outrance, peut occasionner des difficultés.

Les parents : des Big Brother protecteurs

La séance débute par une question sur le nombre de réseaux sociaux sur lesquels sont les élèves. Trois en moyenne, parfois une seul, parfois cinq. Premier constat : rares sont les élèves de 5ème à ne pas aller sur les réseaux.
Mme Duarte interroge sur l’âge minimal et la condition sine qua non pour s’inscrire à un réseau social. Les mains se lèvent, la réponse est connue : treize ans et avec accord des parents. Pourtant, dans la classe, quinze élèves n’ont pas encore treize ans et fréquentent les réseaux - depuis un âge tendre...
Mme Duarte revient sur l’accord parental préalable et, plus généralement, sur l’accord parental "au quotidien", c’est-à-dire sur le fait que les parents s’informent voire vérifie, à l’occasion ou régulièrement, ce que leur enfant fait sur les réseaux. Pourquoi cette attention, cette vigilance parentale est-elle importante, nécessaire ? Les élèves trouvent eux-mêmes les raisons à ce que certains vivent pourtant comme une ingérence :
- être protégé en cas de rencontre avec un interlocuteur mal intentionné,
- vérifier que l’on ne dit pas, ne fait pas n’importe quoi,
- donner des limites.

La classe est ensuite interrogée sur le contrôle parental. Sur les vingt cinq élèves qui visitent quotidiennement les réseaux, seuls neuf ont un contrôle parental, et en particulier une limitation du temps passé sur les réseaux. Sans limitation, certains élèves avouent passer plusieurs heures par jour devant leur écran en semaine et plus de dix heures le week-end.
Un élève lance "on est accro".

Une addiction ?

Que signifie être "accro" aux réseaux ?
- aller sur les réseaux tous les jours,
- ne plus pouvoir s’en passer,
- utiliser les réseaux à des moments inadaptés (la nuit, par exemple),
- y penser tout le temps,
- ne plus profiter d’autres choses,
- être dépendant,
- perdre ses amis au profit de son téléphone.

Mme Duarte interroge : qui peut être qualifié d’accro dans la classe ? Les regards se tournent vers une élève qui a déclaré qu’elle passait presque chaque heure de son week-end rivée à son téléphone. Mme Duarte rappelle le premier élément formulé par les élèves : aller sur les réseaux tous les jours. Elle repose ensuite la question : qui est accro ? Et chacun s’interroge sur lui-même...
Mme Duarte demande alors sur ce qui nous pousse à aller sur les réseaux tous les jours. La réponse de la classe est double : pour ne pas s’ennuyer ou parce qu’on n’a rien à faire et que l’on s’ennuie.

De l’art de s’ennuyer

Mme Duarte interpelle : l’ennui, c’est fréquent ? Une élève répond : "Pas forcément. J’ai beaucoup d’activités mais il y a des petits moments de battement, où je ne peux pas me lancer dans quelque chose de long alors je prend mon téléphone pour m’occuper."
S’occuper. Combler les moments de pause, de vide. Ne pas sombrer dans l’ennui. Mais quel est le problème avec l’ennui ? Pour les élèves, l’ennui, c’est dur, c ’est long, c’est pénible et même ça déprime. Certes mais pourquoi est-ce long, dur, pénible voire déprimant ? Les élèves avancent plusieurs raisons :
- besoin de s’occuper constamment,
- peur de se retrouver avec soi-même,
- énervement de se sentir "tout mou",
- curiosité toujours en éveil, envie permanente d’apprendre, de découvrir,
- regard et même questionnement, pas agréable, sur soi-même,
- sentiment d’inutilité...

Et les réseaux ? On ne s’y ennuie jamais ? Non, parce que "ça change tout le temps", "ça défile".
Mme Duarte acquiesce et explique : les réseaux développent l’habitude d’avoir accès à tout, tout le temps, tout de suite. On est dans un sentiment d’impatience permanent pour en avoir plus. Les réseaux activent, entretiennent le "circuit de la récompense et du plaisir". On libère de la dopamine, l’hormone du plaisir. Le cerveau en surproduit à force d’être constamment sollicité. Quand on interrompt ce flot de dopamine, on est victime d’une sensation très désagréable de mal-être. Le cerveau a besoin de sa "dose" de dopamine.
Mme Duarte conclut sur le fait que l’ennui n’est pas à redouter. Il est important de s’ennuyer car c’est dans ces moments où l’on est seul avec soi-même que l’on apprend à se connaître, à penser par soi-même, à rêver, à imaginer. Il est très important que le cerveau soit en "mode repos" parce que c’est dans ces moments-là que l’on développe son imagination, sa créativité, que l’on affûte sa capacité à réfléchir et son esprit critique.

Pour aller plus loin :
Réseaux sociaux, tous accros ? - Décod’actu
Addiction aux écrans : qui nous rend accros et comment décrocher ?
TV5monde : les réseaux sociaux sont comparables à l’alcool
Websérie Dopaminet (Arte) : vidéos qui expliquent l’addiction aux réseaux sociaux.
Lumni : comprendre les réseaux sociaux
Influenceuse” : court-métrage poignant sur les dangers des réseaux sociaux chez les ados
Envoyé spécial : l’addiction aux écrans : "héroïne numérique"

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